vendredi 10 février 2012

Diverses raisons pour lesquelles comparer l'Allemagne et la France est malhonnête...



Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler de la déclaration de soutien d’Angela Merkel envers Nicolas Sarkozy. Non! Le vingt janvier dernier, Nicolas Sarkozy réquisitionnait huit chaînes de télévision, en tant que président, pour parler de sa politique (mais surtout pas de son bilan). Tout comme cette interview, sa campagne est notamment marquée par l’omniprésence de la comparaison avec l’Allemagne. Autant vous dire que cette comparaison m’horripile et c’est de cela que je vais vous parler aujourd’hui. Une telle comparaison est non seulement étonnante mais malhonnête. Cela dit, maintenant on sait à quoi s’attendre avec lui. Afin d’expliquer pourquoi la comparaison franco-allemande me semble inappropriée je vais formuler certaines comparaisons entre les deux modèles pour notamment vous montrer que notre modèle n’est pas si mal. Et que ce n’est pas notre modèle qui devrait tendre vers le modèle allemand mais lui qui devrait tendre vers le nôtre. 








-L'inexistence du code du travail en Allemagne.


Le code du travail n’existe pas en Allemagne. Rappelons tout d’abord de quoi est fait le droit du travail en France en quelques lignes. Le droit du travail français est composé notamment de la loi, des conventions collectives (branches, entreprises, etc.). Cette liste n’est pas exhaustive, car je ne cite pas tout un tas de normes que l’on peut prendre en compte (comme les normes supra-nationales par exemple).
Notre code du travail date de 1910. Il s’est construit petit a petit et reflète nos avancées et nos acquis sociaux qui ont été durement acquis! Or, en Allemagne le code du travail n’existe pas. Le droit du travail pour les allemands se négocie par branche ou par entreprise. C’est ce qu’on appelle les conventions collectives. En effet, il n’existe pas réellement de droit commun du travail pour tous les allemands. Si j’en viens à préciser cela, c’est en réponse à la soudaine fascination de l’UMP pour la façon dont le temps de travail et tout un tas d’autres sujets sont traités en Allemagne. Chaque branche, chaque entreprise, a son propre maximum de temps de travail. Oui, car le droit du travail allemand est moins protecteur que le nôtre. Là où des revendications pourraient prendre une ampleur nationale, elle sont étouffées au niveau local.



-Les retraites en Allemagne.



Une autre idée préconçue ou mensonge véhiculé par le pouvoir, consiste à faire croire que les français sont inflexibles, notamment sur le thème des retraites. L’Allemagne serait passée directement à 67 ans sans broncher, alors que nous, nous nous insurgeons sur l’âge de 62 ans. FAUX! L’UMP qui pratique la désinformation omet de rappeler que l’augmentation de l’âge de départ à la retraite en Allemagne se fera graduellement avec une période transitoire allant de 2012 à 2030. Rappelons également que si l’Allemagne se permet ce type de réforme, c’est que les employés seniors sont plus reconnus et mieux traités qu’en France. En effet, quand on sait qu’en France un salarié de plus de 55 ans qui se retrouve sur le marché du travail est considéré comme obsolète, la vision de devoir travailler plus longtemps pour toucher sa retraite est forcément moins réjouissante. 



-Une Allemagne mise en cause par l’organisation internationale du travail. 



«"L'amélioration de la compétitivité des exportateurs allemands est de plus en plus identifiée comme la cause structurelle des difficultés récentes dans la zone euro", souligne l'institution onusienne basée à Genève, qui critique notamment les réformes engagées en 2003 par le gouvernement Schröder.» rappelle un article de «Lemonde.fr».
"La politique de déflation salariale n'a pas seulement amputé la consommation, restée plus d'un point de pourcentage en retrait du reste de la zone euro sur la période 1995 à 2001. Elle a aussi conduit à un accroissement des inégalités de revenus, à une vitesse jamais vue, même durant le choc de l'après réunification", dénonce l'OIT, en faisant référence à des données récentes de l'OCDE sur le sujet. En outre, derrière un taux de chômage quasi-exemplaire (6,9%), se cache des chiffres truqués. Derrière ce chiffre se cache 9 millions de personnes en grande précarité et l’augmentation du recours aux mini-jobs. Les bas salaires sont depuis 2003 tirés vers le bas. Les écarts entre pauvres et riches se creusent...



Il paraît que le modèle allemand est un «miracle économique». Il paraît...




(Montage de toutes les allusions au modèle allemand de NS durant son allocution télévisée).

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